D'après les résultats des analyses génétiques de cette étude, le Boto de l'Araguaia (Inia araguaiaensis) se serait séparé de son cousin le Boto de l'Amazone (Inia geoffrensis) il y a plus de 2 millions d'années, ce qui physiquement correspond à une quasi isolation du bassin de l'Araguaia de celui de l'Amazone à la fin du Pliocène.

La faible diversité génétique de cette nouvelle espèce de Boto et les barrières physiques (chutes, barrages) qui rendent la rencontre avec les autres espèces de Boto de la région quasi impossible, laisse supposer que cette espèce est isolée reproductivement et représente une lignée évolutivement indépendante.

Bien que morphologiquement très proche des autres espèces ou sous-espèces de Boto de la région, le Boto de l'Araguaia se distingue par une  boite crânienne légèrement différente et surtout un nombre de dents réduit.

Le nombre d'individus de cette nouvelle espèce est pour l'instant estimé autour de 1000 et étant données les pressions anthropogéniques croissantes (agriculture, élevage, barrages, pêche) polluant et fragmentant son habitat, les auteurs de l'étude proposent que l'espèce soit immédiatement classée comme vulnérable sur la liste rouge de l'IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature).

Sur les quatre grands groupes d'espèces de dauphin de  rivière actuellement reconnus (genres Platanista, Pontoporia, Lipotes et Inia),  deux sont classés dans la liste rouge de l'IUCN en tant qu'espèce en danger et espèce vulnérable, respectivement, et le Baiji, classé en danger d'extinction, a été déclaré espèce éteinte en 2006. Les Botos sont pour l'instant classés dans la catégorie "données insuffisantes".

Pour plus de détails, voir l’article scientifique en cliquant sur le lien ci-dessous (en anglais) :

http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0083623

ou un article grand publique, en cliquant sur le lien ci-dessous (en anglais) :

http://www.bbc.co.uk/news/science-environment-25841135

Crédit photo: (c) Nicole Dutra