Mardi 17 février 2015:

Aujourd’hui c’est le grand jour, le jour tant attendu, le jour inespéré, le jour où il fait moins moche que d’habitude. Ce matin, pas de pluie. Nous sommes donc repartis pour une journée d’effort intense à la recherche de nos amis les dauphins. Les heures passant, le ciel s’est découvert, laissant paraître le bleu du ciel et quelques chauds rayons de soleil. Pour le déjeuner, nous avons jeté l’ancre au langoustier à Porquerolles.

L’après-midi a été plus fructueux. Après avoir pu constater que nos militaires, valeureux défenseurs de notre beau pays, utilisent les fabuleuses avancées techniques et technologiques pour tourner en rond sur l’eau, je me sens rassuré. Mais trêve d’ironie, nous avons surement été les témoins privilégiés d’un entrainement pour des missions secrètes extrêmement périlleuses. J’en reviens donc à nos moutons, ou plutôt à nos dauphins. Vers 16h00 nous avons rencontré un groupe de Stenella, nous étions alors face à Toulon. Un groupe composé de 15 individus. Après cette heureuse rencontre, nous avons continué notre route vers l’Ouest et sous le soleil. Vers 17h30, c’est un groupe de Tursiops que nous avons pu observer au Cap Sicié. 8 individus ont fait le show juste pour nous sur fond de coucher de soleil. Des sauts, des chandelles, des battements de caudale, un vrai spectacle. La nuit s’est petit à petit installée et nous avons quitté le groupe pour rejoindre le port des Embiez. Rien de particulier d’autre à raconter excepté la luxure étonnante des douches du port et que ce soir c’est Mont d’Or patates pour le diner.

Maxou

Mercredi 18 février 2015:

Première journée où le soleil est au rdv dès le matin. Nous partons des Embiez, la mer est ridée, le vent faible. Après avoir fait un tour dans la baie de Sanary nous prenons la direction du large, secteur moins prospecté que la côte. Le vent se lève un peu rendant la mer moutonneuse mais néanmoins toujours « observable ». Alors que nous passons au-dessus du canyon de la Cassidaigne un dauphin bleu et blanc solitaire vient jouer quelques secondes à l’étrave. Le temps de lancer le « branle-bas de combat», il disparaît de notre vue. Observation furtive mais observation quand même ! Nous déjeunons au soleil non loin de Riou, moteur éteint et voile sortie pour plus de stabilité. Un dernier crochet au large de Planier avant de repiquer sur Marseille, la plus belle, où nous finissons cette journée devant un coucher de soleil radieux. Ce soir c’est chili sin carne dans les assiettes. 

Julie

Jeudi 19 février 2015:

Réveil matinal pour la vaillante équipe motivée pour une journée qui s’annonce magnifique. La cuisine de notre loft accueille un à un chaque tête fraîchement levée, encore les oreillers dans les cheveux (ou dans la barbe). Tel un rituel bien huilé, chacun trouve sa place et se concocte sa propre potion qui lui permettra de garder les yeux à l’affut toute la journée. Une fois les amarres larguées du port de la Pointe Rouge, nous prenons la mer en direction de l’Estaque. Les conditions sont optimales, pas un souffle d’air et une mer d’huile. N’importe quelle espèce présente autour de nous, aussi bien volante que semi-flottante ne peut nous échapper. Les premières heures se passent sans la présence de nos chers cétacés. Les rotations au point d’observation s’enchainent comme un défilé. Julien, dit Francis, notre « jeune » photographe, quitte la rade de Marseille avec un pincement au cœur. S’il devait faire un classement des plus belles villes du monde, celle qui abrite la Bonne Mère arriverait en tête de liste ! Mais il reste professionnel et garde son esprit auprès des dauphins, à force de mental et de courage ! La pause déjeunée sonne alors que nous sommes devant Fos sur Mer. Nos narines sont émoustillées par les odeurs du repas : au menu, salade de riz et puis purée. Nous avons tout juste échappé au boulgour, reste que nous n’arrivons pas à faire finir à Max, le ventre du bord ! Une fois cette trêve achevée, nous repartons en direction du large. Les conditions sont toujours idéales, mais malgré ça pas l’âme d’un cétacé dans les environs. Vers 14h, nous apercevons un chalutier plus au Sud. Julie fait alors parler son expérience : il arrive fréquemment que des dauphins trainent autour de ce genre de bateau, à nous de vérifier. Et ce fut le cas, puisque nous sommes tombés sur une quarantaine de grands dauphins, l’espèce cible de cette mission. Nous passons près d’une heure et demie avec ce groupe afin de faire des photo-ID de chaque individu. Enfin vient l’heure où Julie se transforme en tireuse d’élite. Arbalète vissée à l’épaule et GoPro solidement fixée sur la tête, elle parvient à faire deux biopsies. Bref, cette observation a été un vrai succès. Nous laissons les dauphins et reprenons notre route toujours cap au Sud. La suite des observations n’aura rien donné. Seuls quelques dauphins ont pu être vus près du bateau alors que la nuit était tombée. Nous sommes actuellement en mer, où nous allons passer la nuit afin d’être sur zone dès demain matin. La tartiflette est au four, le bateau s’imprègne de la succulente odeur de reblochon, et nos ventres sont en ébullitions ! La nuit s’annonce un peu moins calme que d’habitude, car nous alors devoir faire des quarts afin de veiller à ce que tout aille bien à bord.

Nico