Mission Grand Dauphin Hiver 2015: Journal de bord 1
14/02/2015
Journal de bord

Dans le cadre de la campagne Hiver 2015 du projet GDEGeM, la dernière du projet, le GECEM a mis les voiles à bord de Tapalque. Une mission particulièrement riche en rencontres avec pas moins de 23 groupes observés, concernant 3 espèces de cétacés!
Samedi 14 février 2015 :
Une dure première journée que celle-ci ! Passées les retrouvailles d’hier soir avec Tapalque et son skipper Nico « corsica » De la Brosse qui était déjà là lors des premières missions du projet GDEGeM, ce samedi matin nous met tout de suite dans le bain, ou plus exactement sous la douche puisque la première pluie nous tombe dessus dès la sortie du port de Toulon.
Cirés, vestes de quart, salopettes et autres sur-pantalons de pluie ne nous quitterons pas de la journée. Les courtes séances d’observation sont entrecoupées de phases de pluie souvent drue et de vent.
Pris entre ce vent incessant et la houle le voilier toujours en mouvement met à mal le contenu des estomacs de certains. Deux d’entre eux ne tiendront pas le choc, malgré des tentatives infructueuses aromathérapeutiques. Non, l’huile essentielle de citron sur un bout de sucre, ça ne combat pas efficacement le mal de mer. Par contre c’est pas bon.
Passé cet épisode nous faisons route vers Porquerolles, croisant deux fous de bassans qui seront la seule observation notable de la matinée. Au nord de l’île la mer est plus calme et nous permet de bénéficier d’un mouillage tranquille pour la pause de midi.
L’après-midi ne sera guère différent, le temps est mauvais, le vent et la pluie sont encore de la partie. La grêle viendra même parfaire le tableau météorologiquement apocalyptique de ce « jour 1 » de la mission d’hiver. C’est la première fois que nous partons en février, c’est aussi la première fois que nous embarquons un vendredi 13. Et dire qu’il y en a qui ne sont pas superstitieux…
Nos espoirs de rallier Cavalaire s’envolent avec le vent d’est qui vient donc de face et qui nous ralentit. Nous n’avons pas le choix et faisons donc étape au port du Lavandou.
Les prévisions météo pour demain sont toujours mauvaises et, comme les jours passés, variables d’un bulletin à l’autre. Nous savons que c’est au jour le jour que nous allons devoir prévoir notre itinéraire. Impossible de savoir précisément quelle sera la suite des évènements. Demain, nous devrions tout de même pouvoir continuer à avancer vers l’est.
Julien
Dimanche 15 février 2015:
Départ du Lavandou à 7h30, avec l’espoir de moins de pluie et une petite fenêtre météo par un vent relativement correct. Le lever de soleil nous offre tout de même un beau dégradés de rouge orangé rose, ce qui n’indique pas bonne météo pour cet aprem. 3 cormorans en formation nous saluent au passage de la jetée du port. Direction l’Est essayer de remonter le plus possible. Recherche du moindre souffle, splashs ou saut, bien emmitouflés sous quelques couches étanches ; a affronter le froid le vent et la pluie.
Après quelques heures et un groupe de Yelkouans jouant dans les vagues, enfin deux petits souffles s’imprimant sur une mer argentée et un ciel noir anthracite avec juste un petit rayon de soleil apportant à la scène un paysage surnaturel. Ailerons trop petits pour être des tursiops mais contents de voir enfin nos premiers dauphins : 4 jeunes dauphins bleu et blancs : stenellas. La météo se dégrade et nous oblige à changer de cap, à stopper l’effort et à nous mettre sous voile, direction le Levant afin de trouver un mouillage à l’abri et pouvoir cuisiner dans de meilleures conditions car ça bouge fort dans le carré et il faut ménager nos cuistots. 2ème groupe de stenellas un peu furtifs, et souffles d’une grosse bèbète par deux fois mais trop loin et disparu pour poursuivre l’observation.
Mouillage devant le Levant et bon repas bien chaud. La pluie ou plutôt le déluge nous oblige à prendre nos quartiers à l’intérieur pour un retour sous voiles vers le Lavandou. C’est sportif la gite !!! mais au moins on est au sec pour un pt’i moment sauf pour capt’ain Nico !!! La pluie devait être acide ou contaminée par je ne sais trop quelle substance qui a fait que, pour détendre l’atmosphère, bien que l’on soit déjà en basses pressions on part dans des délires … et une fois accostés visionnage de la « fistinière » ben…faut bien se remonter le moral comme on peut. Une épreuve attend encore Nico, il pleut dans le bateau, fuite sous le mat dans les fils électriques, du coup hop hop hop faut réparer… Espérons que demain soit meilleur…
Céline
Lundi 16 février 2015:
La matinée se déroule avec le même mauvais temps que les 2 jours précédents. Impossible de quitter le port par de pareilles conditions ni de poursuivre à l’Est vers Menton. Il nous faut donc attendre que les conditions deviennent un peu plus clémentes. Cela permet à tout le monde de faire une petite grasse mat’, bercé par le bruit de la pluie sur le bateau et les mouvements de houle qui rentrent dans le port. Etant donné que les conditions ne s’améliorent pas dans la journée, il nous faut combler ce temps libre par diverses activités. Une occasion à la fois de développer nos connaissances naturalistes ou naturistes comme certains diraient (Nico) par des quizz sur les empreintes et traces laissées par les animaux de la forêt, l’imitation de chants d’oiseaux et l’observation de nos chers voisins goélands.
Le vent n’a certes peut être pas diminué au cours de l’après midi, en revanche la pluie a cessé et le soleil a fait sa belle apparition vers 13h nous permettant à la fois de manger dehors, de faire la sieste sur le pont et d’aérer le bateau. C’est également le moment idéal pour faire nos petites crêpes pour le goûter. Céline prépare la pate et Max nous fait les meilleurs crêpes du monde (oui ça lui fait plaisir). Un petit temps de latence avant de prendre l’apéro, et de tester notre culture musicale par des jeux de blind test. Apéro, fajitas et jeu du kamoulox improvisé ! Le soleil a-t-il trop tapé aujourd’hui ou les ti punchs de l’apéro étaient-ils trop forts ? … « -Les chapeaux chinois américains. - Avec le ballon. - Oui le ballon carré. -D’ailleurs ils n’ont pas passé la tondeuse ! -Où ? Sur le bar ? »
Mélissa