Mission Grand Dauphin été 2013 - Journal de bord 4
17/09/2013
Journal de bord

Quatrième épisode du journal de bord des bénévoles de la mission GDEGeM été 2013
Le 09 septembre 2013
Après une nuit au mouillage protégée du vent dans la baie de La Ciotat, nous nous accordons une grasse matinée « jusqu’à 8h » étant donné les prévisions d’une météo très ventée pour cette journée (mistral avec rafales jusqu’à 28 nœuds). Magaly, en bon chef de mission, se réveille à 7h30 afin de s’assurer de ces prévisions, et hésite à faire un petit tour dans la baie. Malheureusement, le vent se lève quand tout l’équipage a fini le petit déjeuner ! Du coup, la journée s’annonce assez calme en observation et en activité.
La matinée se passe tranquillement… L’heure du déjeuner arrive déjà, affamés par notre grande activité, nous nous empressons de passer à table. A peine le repas fini, Magaly décide de préparer une mousse au chocolat. Julien essaie, en vain, de battre les blancs en neige, mais finalement c’est Magaly, par la force de son avant-bras droit, qui vient à bout de ces blancs d’œufs.
Au programme de cet après-midi : activité de lecture, mise en ligne du journal de bord et des photos l’illustrant. Vers 16h30, Julien part se mettre en maillot de bain, suivi de près par Magaly et Julie ! Un petit bain frais qui se finit par une session de photos sous-marine accrochés à l’échelle de bateau afin d’éviter de se faire emporter par le courant ! Puis, Julien et Julie manquant d’activité se mettent à préparer une salade d’oranges, et l’heure de préparer le repas du soir approche à grand pas ! Un chili et un guacamole était prévu au menu, mais oups ! il manque les avocats et les haricots rouges, c’est donc des pâtes à l’arrabiata à La Ciotat ! Il faut savoir improviser !
Au moment de la préparation de la sauce, Magaly se brûle les doigts avec une des vis de la super cocotte et sous les conseils de notre pharmacien Julien, elle plonge sa main dans l’eau de mer pendant 5 minutes. Soudain, elle hurle « j’ai vu un gros poisson comme un brochet !» ; réponse immédiate de l’équipe : « mais bien sûr ! ». Finalement, Philippe, le skipper nous dit : «c’est probablement un barracuda »! Ouf, l’honneur de Magaly est sauf ! Après les cétacés disparus dans le vortex la semaine dernière, elle pensait déjà à rendre le tablier de la recherche pour se consacrer au tricot ou au macramé.
On décide, pendant la cuisson des pâtes, de se lancer dans une petite partie de Time’s up ! Les règles bien expliquées à tout le monde, les deux équipes se forment : Julien, Philippe et Julie contre Magaly, Maryse et Gérard. Les trois « rounds » terminés c’est l’équipe de notre « chargée de mission » qui gagne ! Les pâtes sont cuites, tout le monde à table… Après le repas, c’est atelier nœud ! Julien, qui avait juré de ne jamais, au grand jamais, s’y coller, apprend comment faire un nœud de pendu et un super tour de magie, entre autre !
La nuit s’annonce calme, le vent semble être tombé, en espérant pouvoir atteindre le port d’Hyères demain avant le gros coup de vent annoncé, et de pouvoir apercevoir un aileron à l’horizon.
Julie
Le 10 septembre 2013
Ce matin, la seule fenêtre météo pour regagner la zone des îles d’Hyères avant plusieurs jours est annoncée. Profitant que les vents tourneront, nous nous en allerons (de requin). Jolie houle au sortir de la Ciotat, mais heureusement elle est dans le dos et la navigation reste correcte, bien qu’il nous soit difficile d’observer quoi que ce soit par force 6, en dehors de l’écume qui crêtoie et des moutons qui blanchoient (dédicace à Morgane !).
Diantre, mais qu’est-ce donc au ras des flots ?! Des hérons cendrés ! Ils luttent contre le vent alors que nous doublons le cap Sicié. Paf, c’est dans la tablette avec les puffins, les cormorans et les sternes.
Alors que nous approchons de notre destination, nous savons déjà que l’après-midi et le lendemain promettent d’être particulièrement agités, venteux, houleux, vagueux, bref dangereux… C’est alors que Julien a un éclair de génie et propose de rentrer au port non pas d’Hyères mais de Porquerolles. Le skipper valide et nous nous orientons gaiement vers l’île. L’accostage est délicat, et tout l’équipage est requis pour éviter à notre frêle esquif de passer au travers du ponton…
Si fait. Nous voilà donc bloqués ici au moins jusqu’à demain soir, et nous sommes donc contraints de nous balader à pied comme de vulgaires touristes terriens. La mort dans l’âme, nous décidons d’aller nous baigner sur la grande plage de la courtade… Le coup de vent a fait descendre la température de l’eau à un petit 27° glacé. Julien, Magaly et Julie sont en maillots. L’eau est gelée, qu’est-ce qui reste ? Il reste Julien qui, bravement, s’avance dans l’onde et plonge au travers des vagues écumantes qui se brisent sur la plage en éclaboussant les pieds des deux frileuses naïades.
L’après-midi se termine au cœur du village où personne ne prend l’apéro, ni ne mange aucune glace, non, non, non…
Et les dauphins dans tout ça me direz-vous ? Point, pas la queue d’un. Nous nous consolons en assistant à une conférence sur les cétacés donnée à la maison du Parc National de Port-Cros. Mais nous arrivons trop tard et rongeons notre frein assis sur un banc, « à r’garder les pigeons tant qu’y en a, leur donner des coups de pied « pour de-faux » comme disait Renaud. Nous voyant assis derrière les grilles de l’entrée, la dénommée Peggy, technicienne au Parc de Port -Cros, prise de remord, nous propose une projection privée ! Nous assistons finalement à une mini-conférence accélérée fort intéressante sur l’écran de son ordinateur portable.
Enfin nous rentrons au bateau dans la nuit noire, obscure et sombre et nous couchons dans nos duvets. Ce soir Julie ne réitère pas son expérience à la belle étoile de la veille et décide de regagner la cabine qu’elle partagera donc avec Magaly, puisque Julien refuse obstinément de dormir dehors (non mais hé ho, fait froid là !) et préfère le confort de sa grande couchette !
A demain.
Julien
Le 11 septembre 2013
La météo est décidemment contre nous avec du vent fort d’ouest nord- ouest annoncé dans toute la zone toute la journée. Nous vérifions quand même le vent prévu après le petit déjeuner et à midi pour suivre son évolution éventuelle mais la fenêtre météo tant espérée n’arrive pas.
L’équipe se sépare donc après le déjeuner pour explorer l’île de Porquerolles. Langoustier à pied pour les uns, forts, falaises et plage de Notre Dame à vélo pour les autres.
L’eau à « 27° tiède » ou « 27° froid » dans laquelle nous avions pris l’habitude de nous baigner la semaine dernière s’est transformée sous le Mistral en « 17° glacial ». Julie en bonne Bretonne-ou-presque se jette à l’eau tout de même, suivi à reculons de Julien craignant trop pour son honneur de mâle s’il reste sur la plage ! Un long métrage se tourne depuis un bateau mouillé dans la baie et c’est au son des « moteur » et des « coupez » que nous profitons de la seule plage abritée de Porquerolles. Le retour à vélo est laborieux et le tour du jardin botanique de la Maison du Parc de Port-Cros encore plus. Julien, desséché, fait la visite une bouteille d’eau à la main en s’asseyant de banc en banc.
Le reste de l’équipe a, quant à lui, visité les plages d’argent et de sable noir du Langoustier, le cimetière et a arpenté les ruelles du village à la recherche, récompensée, de la villa Fournier.
La soirée sera également dichotomique avec Philippe, Maryse et Gérard qui décident d’aller manger au restaurant, et Julie, Julien et Magaly qui mangent sur le bateau le reste de pâtes accommodées au Pesto, le tout arrosé d’un bon vin local.
A 21h30, tout le monde est prêt à aller au lit mais nous attendons 1h encore, les oreilles rivées à la VHF, que le CROSS veuille bien diffuser son bulletin météo spéciale duquel dépendra notre possibilité de sortie demain. Mais rien ne vint et c’est donc plein d’espoir pour le lendemain que nous partîmes nous coucher.
Magaly