Mission Grand Dauphin été 2013 - Journal de bord 3
11/09/2013
Journal de bord

Troisième volet du journal de bord de l'équipe de la mission d'été GDEGeM
06 Septembre 2013
Réveil « en douceur » avec le doux bruit du groupe éléctrogène fournisseur officiel de café et des shadoks pompeurs !!!! Petit déjeuner rapide dans le carré, la météo semble bonne malgré quelques nuages et un peu de vent. Sept heure démarrage des moteurs, et c’est partie pour une nouvelle journée en mer, direction le sud du Levant à la recherche de nos amis les dauphins !
Les heures d’observations s’enchaînent tranquillement dans la matinée avec seul un faucon pèlerin signalé par Frank. Soudain, Morgane crit « AILERONS » ! Nous découvrons avec surprise 4 dauphins de Risso à 20m du bateau, qui semblent très calmes et nagent en direction de l’Est. Magaly et Julien s’emparent de leurs appareils, pendant que Julie, Morgane et Frank comptent et observent le comportement des individus. Frank rejoindra les photographes en fin d’observation. L’éloignement des animaux met fin à l’observation et nous reprenons tranquillement notre route, et la prospection.
A midi, la pause s’impose ! Nous dégustons une très bonne salade de concombre et feta, sauf pour Julien qui a un régime spécial sans feta. Les estomacs bien remplis, Philippe fonce à la sieste, pendant que le reste de l’équipe, courageuse, se décide à faire un « plouf » au large dans un 27°C chaud ! Une compétition de sauts se met en place entre Julien, Magaly et Julie sous les yeux et l’appareil photo de Morgane et le masque de Frank ! Finalement, délibération faite c’est Julien qui remporte la manche !
14h c’est l’heure de repartir en observation. Une heure après, au moment de la relève des observateurs, Frank dit « Dauphins droits devant ». C’est un groupe de grands dauphins, il semble qu’ils soient assez nombreux. Chacun à son poste, les photographes se précipitent derrière leurs gros objectifs afin de récolter un maximum de données, et les filles se mettent à les compter. Les individus sont très actifs et assez éparpillés, augmentant la difficulté du comptage précis. Nous profitons de nombreuses approches des dauphins à l’étrave, de démonstration de sauts et de claquements de caudale très démonstratifs. Environ deux heures passées avec les animaux et nous décidons de mettre fin à l’observation. Débriefing de cette observation, après concertation le groupe est estimé à 30 individus dont la présence d’au moins 3 nouveaux-nés et de jeunes. Après l’effort le réconfort, une petite pause cookies permet à l’équipe de reprendre des forces et se remettre en effort.
La fin de la journée se fait sentir, pour le plaisir de Julien nous mouillons de nouveau le bateau près de « Bambou 2 », mais heureusement il y a de nouveaux voisins : un sublime bateau néerlandais ! Les filles préparent un super gratin de pâtes pendant que les garçons boivent l’apéro…. ! Le repas se termine avec une série de fou rire devant les photos de notre reporter professionnelle : Morgane !
Une journée riche en émotion !
Julie
07 septembre 2013
La longue séance photo de la veille a laissé des traces. Comme tous les matins le réveil de Philippe sonne à 6h20 pétantes, mais tout le monde tarde à s’extirper de son duvet. Habituellement, nous sommes tous debout à 6h30 mais aujourd’hui certains grapillent quelques minutes de sommeil en plus, et si les esprits sont un peu plus lents à se mettre en route, la motivation d’une nouvelle journée en mer à rechercher les grands dauphins finit par revigorer l’équipage.
Pas très loin de nous le grand voilier hollandais s’est enfin endormi, après avoir veillé jusque tard dans la nuit, et ce n’est pas l’envie qui me manque de lancer un grand coup de corne de brume dans leurs oreilles rougies par les excès d’alcool qui furent probablement à l’origine du boucan d’enfer qui a résonné toute la nuit dans le carré.
Flûte, pas de corne de brume…
Direction l’ouest sur une mer étale, sous un ciel bleu et rose où quelques nuages éparpillés égaillent le paysage par ailleurs aussi lisse qu’un miroir gigantesque, alors que dame nature darde ses rayons d’argent sur l’immensité saline (faut bien être poète quand même!).
Dès les premières minutes de navigation, c’est un foisonnement d’oiseaux : hérons, cormorans, corneilles et goélands lorsque on est encore devant Port-Cros, puis des puffins yelkouans et cendrés se mettent à croiser notre route, s’envolant en groupe de plusieurs dizaines d’individus en direction du sud, suivant les mêmes routes invisibles vers des zones de pêche connus d’eux seuls. Nous en observons des dizaines, des centaines parfois, en vol ou posés en radeaux étalés au loin, regroupant deux, trois ou quatre espèces sur des zones poissonneuses. Inlassablement Frank compte les groupes, moi aussi, et nous consignons nos observations dans la Sainte-Tablette.
La lumière est magnifique, trop belle pour que l’on se contente de simplement regarder le paysage merveilleusement éclairé. A quoi sert d’avoir tant d’appareils photos à bord si on ne tente pas d’immortaliser ces instants… Frank, Morgane, Magaly et moi-même nous prenons au jeu et nous nous échangeons les objectifs, nous tentons tous de réussir quelques clichés de puffins en vol. Ce matin, c’est « atelier photo » comme dit Magaly. Tout le monde est sur le pont, « en effort », et ceux qui sont de repos ne se reposent pas. Tous les regards sont à l’affût et cherchent sur l’horizon les « splashs »qui nous révèleraient la présence de quelques cétacés.
Bingo, Magaly a repéré des ailerons au loin et toutes les paires de jumelles se braquent vers le point indiqué, redevenu vierge de toute présence animale. Mais où sont-ils ? « Tu es sûre que tu as vu un aileron Magaly ? » questionne Frank. Elle en est certaine. Alors nous cherchons, nous coupons même les moteurs pour tenter d’entendre leur souffle lorsqu’ils referont surface. Nous scrutons 360° de mer, les yeux grands ouverts, les oreilles en parabole, nous tournons nos regards dans tous les sens, et pendant 20 minutes plus rien n’existe que le bruit et les couleurs de la mer.
Rien. Absolument rien ne se décide à surgir et nous abandonnons notre attente et reprenons notre route. Magaly semble particulièrement déçue, et nous élaborons plusieurs hypothèses : Magaly s’est peut-être trompée ? Impossible affirme-t-elle. Il s’agit peut-être de Ziphius ? Improbable. Nous ne les avons pas vus ressortir malgré les conditions parfaites ? Inenvisageable. Nous ne saurons jamais quelle espèce nous avons croisé ce matin-là.
A midi, nous écourtons la pause et passons outre la traditionnelle sieste car nous savons devoir être au port d’Hyères à 16h et nous voulons profiter de cette si belle journée.
Dernier zig-zag, le bateau, alors à l’ouest de Porquerolles, vire une dernière fois en direction de la tour fondue.
Alors que je prends ma pause et discute un moment avec notre skipper, j’aperçois en arrière du bateau, loin, peut-être à 800m de là, des sauts. Mais pas les même sauts que ceux que nous avons observé toute la journée, de thons, espadons ou marlins argentés bondissants avec une énergie incroyable au-dessus des flots dans une démonstration de puissance désordonnée mais tellement fascinante. Non, cette fois-ci il s’agit d’un groupe de dauphins, et il y en a beaucoup, une grande bande étalée sur une grande largeur. Nous nous déroutons pour aller à leur rencontre alors qu’ils disparaissent sous les flots. Plus rien. Nous ralentissons. Nous avons dépassé la zone où nous les avions aperçus. Nous attendons, comme ce matin. Ils ne ressortiront pas, comme ce matin. Nous les avons perdus. Frustrant.
J’ai une explication à ces deux disparitions. Nous avons traversé un vortex. Le « triangle des îles d’Hyères » comme le dit Morgane. Comment çà ce n’est pas une explication valable ? En tout cas, je n’en ai pas d’autre…
Nous rentrons finalement au port à l’heure, un peu frustrés il est vrai, et nous laissons sur le quai Frank et Morgane avec qui nous avons partagé des moments intenses. A bientôt les amis.
Gérard et Maryse nous rejoignent ce soir et demain est un autre jour.
Il est 23h52 et tout le monde est couché depuis longtemps. Je suis seul sur le pont du bateau et je n’ai pas pu, ce soir, me résoudre à n’écrire que quelques lignes, qu’un compte rendu bref et concis. Une journée en mer avec le GECEM, à scruter l’horizon, à rechercher les dauphins, à compter les puffins, à s’émerveiller devant les sauts des thons en chasse, c’est une expérience à vivre.
Quel bonheur d’être à bord et de partager ces moments.
Comme dirait l’autre, ce sont des moments « inoubliaux ».
Julien
Le 08 septembre 2013
Premier journal de bord de deux nouveaux observateurs.
Ce que l’on a pu observer : une équipe sympa ,des cuisinières extras, un barreur parfait.
Mais malheureusement aucun grand dauphin, mais on y croit, la météo est contre nous
Heureusement la mission n’est pas finie,
Maryse & Gérard