Mission Grand Dauphin été 2013 - Journal de bord 2
09/09/2013
Journal de bord

Suite des aventures de l'équipe de bénévoles du GECEM à la recherche des Grands Dauphins!
Le 03 septembre 2013
Les nuits sur le bateau sont chaudes… Enfin il fait très chaud dans les cabines quoi. Du coup je me suis exilé à l’extérieur avec mon duvet pour profiter de la compagnie des moustiques…
Bref, 7H00, il est l’or de se réveiller et nous prenons la mer avec l’espoir de réaliser enfin une ou, qui sait, plusieurs rencontres intéressantes. La lumière est bonne, la visibilité excellente, la mer particulièrement lisse et la vue porte loin, vers l’infini et au-delà.
Les premières heures de navigation sont calmes, sans le moindre dauphin, le moindre oiseau, à peine quelques méduses, fidèles au rendez-vous. Pendant ma pause, je prends mon appareil pour tenter d’immortaliser les masses gélatineuses sans grand succès, quand soudain, au moment même où j’allais ranger mon matériel, retentit un cri du type « à gauche y’a un truc » (je ne me souviens plus des termes exacts…). Hourra ! Un groupe de grands dauphins. 3 individus dont un très marqué que Magaly reconnait et qu’elle identifiera un peu plus tard comme étant PC-38. Le groupe avance très lentement, si bien que Philippe est obligé de stopper le moteur. Au redémarrage, les animaux semblent perturbés par la reprise du bruit, et finissent par s’éloigner doucement.
Comme le dit Mathieu : « on est pas Fanny » !
La journée se poursuit alors que Magaly se bat avec le GPS et les coordonnées des waypoint.
La séance d’observation de l’après-midi est également fructueuse. Les yeux bioniques de Morgane (la-fille-qui-valait-trois-milliards-enfin-presque) repèrent des ailerons furtifs au loin. Il s’agit d’un groupe d’une douzaine de dauphins bleu et blanc qui viennent à l’étrave nous observer. Superbes instants.
Nous nous arrêtons pour la nuit et prenons notre bain rituel dans une eau à une température que Mathieu et Julie qualifient de « 27 froid ».
Une bonne journée quoi.
Julien
Le 04 septembre 2013
Ce matin-là, sans surprise aucune, tout le monde commença à se réveiller lorsque les premières lueurs du soleil levant pointèrent le bout de leur nez… disons vers 6h20 ! Le café coulait enfin à flot après le détartrage de la veille. Le lever du soleil sur la mer nous réchauffa le cœur au moins autant que les brioches du petit dej’. Entre deux bâillements, quelques frétillements sur l’horizon attirèrent notre attention ; des thons semblait-il… Qu’à cela ne tienne, ce sursaut annonça le top départ pour une journée avec Poséidon ! Moteur en marche, il est 7h00…
« Anne ma sœur Anne, ne voit tu rien venir à l’horizon ? Rien de plus que l’herbe qui verdoie et le soleil qui poudroie… »… Pas totalement faux dans notre cas ce matin-là si ce n’est que l’herbe est pour nous de l’eau qui ondoie depuis maintenant 4 jours ! Bref, aucun dauphin, aucun cétacé détecté sur 360°…
Après le déjeuner vint la pause sportive de haut niveau : au programme plongeon, bombe, nage synchronisée…et plats pour Morgane ! Le tout dans une eau à « 27 tiède » !
A 13h30 l’équipe amorça la reprise des observations. Un Poisson nous souhaita bon courage. Eau telle un lac, mirage à l’horizon, quelques splashs sournois de goélands ; rien de bien méchant mais quand même agaçant ! Alors que Mathieu, Julie et Morgane aperçoivent les premiers puffins de la mission tant attendus par Julien, il dort ! DOMMAGE, son méga-téléobjectif restera une fois de plus au rencart !
Aux abords des îles du Levant Julie et Morgane avaient pronostiquées un groupe de dauphins et elles ne s’étaient pas trompées : soudain, Julie annonça des sauts de Grands Dauphins à 11h ! Cap sur le groupe en train de chasser : Magaly et Julien à la photo-ID, Julie, Morgane et Mathieu au suivi et relevé d’informations. Un petit contretemps interrompit momentanément notre suivi : Bibiche (le bateau et non un surnom d’équipier) fonçait droit sur le groupe. Philippe tenta de s’en approcher pour que Magaly lui explique ce que l’on était en train de faire ainsi que les recommandations préconiser pour l’’approche des cétacés. Il ne se laissa malheureusement pas approcher et quitta la zone aussi vite qu’il avait foncé sur les dauphins. Nous avons alors pu suivre le groupe d’environ 11 individus durant une quarantaine de minutes… Merci Poséidon !
Sur le retour pour Hyères, Magaly et Julien jouèrent à Pierre-Papier-Ciseau pour décider du contenu du « quatre heure » de 18h… Sucré ou salé ? Finalement ce fut les deux, malgré une victoire de Julien en 3 rounds !
Aux abords de 19h30 le Tetiareva II accosta dans le port d’Hyères. Mathieu dit au revoir à l’équipe et Frank monta à bord avec un gâteau au chocolat… Oups, nous l’attendions avec les restes de la semaine…
Morgane
Le 05 septembre 2013
Une météo plus difficile que prévue ! Départ 7h sur une mer ridée à belle, en direction du Cap des Mèdes de Porquerolles. Quelques Martinets pâles aux Mèdes. Le transect nous amène dans le sud de Porquerolles, puis retour dans la Grande Passe, où le vent s’est vraiment levé. A défaut de dauphin, nous repérons de loin une personne en paddle, qui semble s’être lancée dans la traversée Porquerolles/ Port-Cros sans trop tenir compte de la météo. Le navigateur solitaire quitte sa station debout et commence à pagayer comme s’il était en kayak, sauf qu’il n’a qu’une palette au bout de sa rame, puis tente d’avancer à genoux, face au vent. Nous nous portons au-devant de l’imprudent qui parait en difficulté, mais celui-ci décline notre proposition d’assistance, et repart joyeusement vers son destin…
De retour face sud des îles, nous longeons Port-Cros en passant le long de la Gabinière, et à l’approche du Levant, la météo devient trop mauvaise pour pouvoir continuer en situation d’effort. Nous voilà au mouillage devant le village naturiste d’Héliopolis et sa faune particulière, dont la tenue vestimentaire laisse certains perplexes à bord...
Après une petite sieste réparatrice, et faute d’observation de dauphins, nous repartons en prospection dans la rade nord, le trajet au sud initialement prévu s’avérant impossible à réaliser dans de bonnes conditions. Zigzags du Levant à Cavalaire, puis retour vers la Petite Passe sous voile, hors effort. Toujours pas de cétacés, peu d’animation sur l’eau, quelques Puffins cendrés et quelques bandes de Puffins yelkouans. Le vent faiblissant, nous repartons à 17h en prospection vers le Cap Bénat, toujours sans succès, et nous allons dormir au mouillage devant le port de Port-Cros, en contournant Bagaud par l’ouest.
Le vent tombe alors complètement, baignade au milieu des Oblades, de quelques Saupes et Daurades royales, et quelques Méduses Pelagia noctiluca. Deux Cormorans huppés de Desmarets sur les rochers de Port-Cros, toujours beaucoup de voisins de mouillage dans la même tenue vestimentaire qu’à Heliopolis.
Frank