Pour cette étude, 45 ans de données issues du Réseau National Echouages français ont été analysées (1972-2017). Un total de 396 échouages de grands cétacés ont été recensés durant cette période dont 51 (12.9%) présentaient des traces évidentes de collisions (traces d'hélices, animal sur le bulbe d'étrave, traces de peinture, fractures, oedèmes, etc.). Les collisions concernaient 39 rorquals communs (16 mâles, 13 femelles, 9 non identifiés), 4 rorquals de Minke, 2 baleines à bosse, 4 cachalots et 2 balénoptéridés non identifiés. La majorité des collisions se sont déroulées entre les mois de juillet et novembre (67%). Les échouages associés à une collision étaient plus fréquents sur les côtes méditerranéennes, notamment dans les secteurs à l'est du Golfe du Lion et en mer Ligure (Sanctuaire Pelagos).

La proportion des échouages de balénoptéridés associés à une collision en Méditerranée occidentale semble stable (22.5%) sur la période concernée. Concernant les cachalots, les échouages associés à une collision n'ont été rapportés que sur la période 2005-2017. Cependant le nombre total d'échouages de balénoptéridés et de cachalots est en augmentation en Méditerrannée occidentale. Cette augmentation est vraisemblablement due à un changement dans l'abondance et/ou la distribution des populations et/ou à une intensification des menaces. La situation est particulièrement préoccupante pour la population de rorquals communs en Méditerranée du fait de son faible brassage génétique qui la rend vulnérable aux menaces anthropiques.

Source: Peltier, H., Beaufils, A., Cesarini, C., Dabin, W., Dars, C., Demaret, F., ... & Spitz, J. (2019). Monitoring of marine mammal strandings along French coasts reveals the importance of ship strikes on large cetaceans: A challenge for the European Marine Strategy Framework Directive. Frontiers in Marine Science, 6, 486. Accessible ici